Discutez ici des tout et de rien, sur n'importe quel sujet.
Hier j'ai vu le film "L'Emploi du temps" de Laurent Cantet librement inspiré de l'affaire Jean-Claude Romand (un autre film inspiré de la même affaire existe "L'Adversaire" de Nicole Garcia). Et cela m'a rappelé un souvenir.
J'ai travaillé beaucoup de temps dans une multinationale américaine d'informatique, d'abord en RP puis dans l'est. Étant révoltée notamment par les conditions particulièrement le harcèlement (2 suicides dans l'établissement où j'allais travailler dans l'est), je me suis syndiquée et j'ai effectué nombre de voyages à Paris pour participer aux paritaires...
C'est lors d'un de ces voyages qu'un collègue m'a raconté une histoire proche de cette affaire Romand.
Quand j'étais à Paris, je déjeunais souvent avec Joël l'ingénieur d'affaires avec qui je travaillais et lors d'un de ces retours à Paris, je me suis inquiétée de ne plus le voir et on m'a raconté alors l'"histoire".
Il avait démissionné parce que son ami d'enfance, André, s'était suicidé. Et cet ami d'enfance était comme lui chef de service dans notre entreprise. Mais il avait été licencié "à l'américaine" peu de temps après mon départ pour la province. C'est à dire un matin le cadre dirigeant arrive à son job, 2 heures plus tard il repart avec son carton d'objets personnels et un chèque (souvent pas très généreux) et comme les hauts cadres sont peu syndiqués et revendicatifs... ça passe même en France.
Et il n'avait rien dit à personne et avait rompu tout contact avec Joël. Donc tous les matins, il partait de chez lui et faisait comme s'il bossait encore. Et comme il était plutôt de la "haute", il avait maintenu ses activités : tennis, golf, chasse, écoles privées pour ses enfants et femme à la maison...
Pour garder tout cela, il s'était ruiné complètement une fois le chômage et l'indemnité de départ épuisés. Il avait souscrit des crédits à n'en plus finir. Quand les huissiers se manifestèrent pour saisir ses biens, il se suicida alors laissant sa famille ruinée et surendettée pour des années.
Ces situations ne sont pas acceptables soyons positifs au moins celui là n'a pas assassiné sa famille....
Pourquoi mettre des histoires aussi tristes sur le forum ?
Ne sommes nous pas ici pour passer de bons moments et oublier nos soucis ?
Comme les publications/papier: de la boîte aux lettres direct dans poubelle recyclable..
Bonsoir @ tous.
Tous les après-midi ou le soir, j'essaye de venir jouer au tarot, pour me détendre et rencontrer des personnes sympathiques, qui comme moi aime ce jeu.
Depuis trois ans, tous les matins, je rencontre la misère , la souffrance et le désespoir, et cela de plus en plus, je ne regarde plus les infos depuis belle lurette.
Alors vos commentaires et vos copinages à trois balles ne me touche plus.
Allez dans la rue, rendez service aux démunis, et on en reparlera de ces posts, qui n'ont rien à faire sur un forum de tarot.
Sur ce, bonne soirée .
rubrique du forum /
Tout et rien
Discutez ici des tout et de rien, sur n'importe quel sujet.
Tout est dit , ce post a bien sur sa place sur le forum... Quant a ceux que cela gène et bien qu ils s abstiennent de commenter..
Merci MEMOIRE de ce partage
Hello ! Des histoires tristes ou rigolotes intéressent (plus ou moins) toutes les personnes "susceptibles" de les voir et donc, ont fort bien leurs places, (malgré tout) dans ce forum hétérogène. Surtout ne pas les jeter "vraiment" dans une poubelle comme certaines pubs envahissantes ! Donc, cet « avis » contraire me parait exagéré. Bof, à réfléchir ? Good bye !
Je ne pensais pas déclencher de telles réactions... c'est d'ailleurs plutôt Glad par sa réponse désobligeante qui provoque des réactions.
Aucun joueur n'est obligé de lire tout le forum, si un sujet déplaît, on passe au suivant sans pour autant commenter si on n'a rien à dire.
Je comprends qu'on veuille se distraire bien sûr, mais s'informer de sujets réalistes, parfois tristes, c'est aussi cela l'Internet.
Salut ! Il est normal que des réactions franches de personnes équitables viennent soutenir un thème (bien mieux narré surtout, que certaines brèves de comptoir) parfois rengaines, car maintes fois serinées ! Intervenir pour dire les mêmes phrases et nous « suggérer » de faire le bien dans la rue est plutôt « risible » surtout quand on « agresse » facilement pour rien ! Donc, cette révélation me parait bien ambiguë ? La bonté « passe » toujours par une grande mansuétude humble. La misère à toujours existé partout et ce, depuis des siècles. Actuellement, c'est pire hélas, (à cause du néfaste fléau) alors une histoire, - (même triste) - peut être racontée sans être « absolument » désavouée avec hargne ! Carpe diem. Ciao !
bonjour tout le monde
...quelle ambiance...!
un film est un film...
il y a la pause musicale qui est intéressante par la diversité des musiques que l on peut écouter..
il pourrait peut être y avoir la création de " la pause film " pour la présentation et découverte des film anciens ou nouveaux..par thème...
bonne continuation et ZEN pour une histoire de film...
@Memoire88
Hello!!!
C'est très plaisant de te revoir poster sur le forum régulièrement et sous différents thèmes.
Tes qualités d'écrivaine ainsi que ton expérience du site sont très intéressantes pour apporter des nouvelles idées et réfléchir à celles ci de manière "démocratique" mais surtout audible à la compréhension de l'écrit.
De manière globale, il y a deux esprits chez l'être humain: ceux qui sont attirés par les lettres (côté spirituel) et ceux qui attirés par les chiffres (cartésien).
Etant donné qu'il existe sur le site, plusieurs endroits où les joueurs peuvent échanger sur des sujets autres que le tarot, je ne vois pas où est le problème que tu publies ce sujet (hormis les lois sur les droits d'auteurs et l'utilisation sur internet).
Chouette, j'ai réussi à écrire un commentaire en moins de 25 lignes^^
Bons jeux à toi
Le résumé qui nous en a été proposé ne m'incite pas du tout à aller voir ce film.
Merci pour m'avoir évité de perdre mon temps.
@bonjour terra,
Mémoire poste régulièrement des sujets interessants.Je suis la première a échanger sur ses posts divers.
Ceci dit, Neutron a également le droit de s'exprimer et d'argumenter sur un sujet qui lui parait sensible.
Il est intolérable qu'il se voit accusé d'intimidation car telle n'est pas sa démarche.
Salut ! À chacun(e) ses avis ! Le mien positif, - comme certains - (dans cette publication réaliste) vaut les négatifs. Donc, même si on est, (pour ou contre) ce récit navrant, il ne faut être obtus ? Quand une rédaction (hors tarot) « gêne » certaines personnes axées uniquement pour le jeu, (voir de « rares » motifs plus haut) et bien, il ne « faut » pas la zieuter que pour « livrer » des gloses (plutôt antinomiques) et surtout hors sujet. Ciao !
finalement quand on échange sereinement, tout se passe bien :)
J'en profite pour vous afficher une de mes fables qui est publiée par un de mes éditeurs pour la seconde fois depuis son écriture. Bien qu'universelle est est très actuelle et en plus c'est une fable arithmétique :)
Surpopulation.
Jadis, une jeune rainette partit en quête d'une mare inhabitée. Elle avait mal vécu toutes les mutations de sa jeunesse dans la promiscuité et le surpeuplement, et aspirait à un havre de paix et de sérénité.
Elle en dénicha une toute petite : le charme d'une fine pellicule verte, le calme du lieu et aucune autre grenouille à l'horizon. Le soir venu, gavée d'insectes volants guère effarouchés par ce mignon animal, elle se résolut à passer sa nuit sur le superbe nénuphar flottant au milieu du minuscule étang.
Au réveil, elle découvrit un second nénuphar juste à côté du sien. Sans y prêter attention et curieuse des alentours, elle explora les rives et les abords du plan d'eau. Elle perçut un aimable coassement et se dirigea vers la source de ce chant. Un charmant batracien fredonnait une douce mélodie qui émut fort la rainette. Son coeur en chavira tant que, au crépuscule, ils se retrouvèrent l'un contre l'autre à échanger de doux câlins.
Le lendemain matin, enlacés sur la rive, rassasiés de bonheur, ils aperçurent quatre nénuphars. Elle se sentit dolente en fin de matinée et son compagnon pourvut à tous ses besoins. En début de soirée, la souffrance empira ; soudain, deux petits oeufs surgirent. Le couple néophyte s'émerveilla de ces pontes inattendues. L'amant s'empressa de confectionner d'adorables berceaux emplis d'eau et les installa au pied des fleurs pour aider peut-être aux mues prochaines. Au petit jour, la flore aquatique avait encore doublé. Un quatuor de copains de son nouvel amoureux vint en visite et choisit de rester dans ce paradis. De proche en proche, d'amis en connaissances, de frères en soeurs, de cousins en cousines et d'éclosions en sus, chacun des nouveaux nénuphars, toujours prolifiques eux aussi, se trouvait occupé : certains par une grenouille, un couple, une jeune grenouillette... ou d'autres abritant des pouponnières.
Hélas, un matin, la mare se réveilla presque submergée par la multiplication de ces lis d'eau. On les tassa un peu, on optimisa leur place, et ainsi l'étendue liquide réapparut sur la moitié de la surface.
La population adulte se regroupa afin de décider des mesures à prendre pour résoudre cette crise. Fallait-il déménager avant demain vers un autre étang où la nage redeviendrait le sport favori de toutes les grenouilles de plus en plus incommodées par la pullulation végétale ? Ou alors, au prix de quelques travaux d'agrandissement, cette mare maudite se révélerait-elle suffisante pour accueillir la totalité des familles batraciennes et florales actuelles et à venir ?
D'ailleurs en fin de réunion, d'un commun désaccord, après maint calcul complexe, moult débats houleux et un vote kif-kif, le problème de la surpopulation animale ne se posa plus. Ceux qui pensaient qu'il fallait partir dans l'instant s'en allèrent alors sans attendre le lever du soleil... notamment notre jeune rainette, son galant et leurs deux cent cinquante-six rejetons : elle savait que le lendemain, les nénuphars auraient vaincu et occuperaient tout en se dédoublant une dernière fois. Comme elle, ils devaient connaître les secrets de l'arithmétique.
Bonsoir les zami e s,
Quand je publie des brèves de comptoir, c'est juste pour essayer de faire sourire ou pleurer des ami e s sur des écrits qui ne sont pas de moi, mais qui m'ont touché d'une manière ou d'une autre, jamais pour me faire de la pub personnelle ou des inimitiés, libre à vous de partager ou non, la touche désamitié est facile à utiliser.
Je précise que ces brèves ne sont destinées qu'à mon salon d'amis.
Bravo Terra, ta Terra me semble très cognita !
hello,
les 2 textes, celui de Mémoire qui ouvre le sujet et celui de Terra qui "jardine sur du silex", j'aime beaucoup, vraiment !
L'un et l'autre font jouer des émotions dans des registres différents...les 2 me touchent. Rien de pire que l'absence d'émotion. L'art est là pour nous faire vivre des émotions, le beau et le gentil sont des émotions, mais s'il n'y avait que celles-ci...quel ennui ! Du coup la laideur et la méchanceté (visible dans certains tableaux par exemple) déclenche des émotions et laissent des traces, des empreintes, qui nous construisent et nous font grandir tout autant, elles nous font appréhender le monde et son humanité en nous montrant des facettes, il est vrai, pas toujours reluisante. L'art est complexe, utile et surtout pas dans un registre unique...parfois on n'aime, parfois pas...le pire étant quand il nous indiffère. Bravo les filles :)
Qu'il est navrant de voir de tels propos et échanges personnels sur un sujet ouvert inintéressant et relevant le niveau du forum. Décidément, chacun devrait peut être rester à sa place et régler ses comptes en privé. MEMOIRE ouvre un post intéressant et avec de la hauteur, personne ne respecte
D'autres écrivains plus discrets fréquentent ce site, bonne journée à toutes et tous
il existera des chèvres génétiquement modifiées, de ces insatiables débroussailleuses, infatigables bouffeuses de ronces et de chiendent auxquelles les scientifiques auront attaché le gène dominant du paysagiste...et là, nous feront valoir notre droit à la contemplation béate...une boulimie de contemplation sans que 2 jours de répit n'ouvre la voie à la barbarie épineuses.
Il existera, dans 2000 ans des chèvres-paysagistes connectées, qui seront nos précieuses alliées...en attendant, nous mangeons du pain noir pour gagner 2 mètres sur les lignes ennemies. Comme une guerre des tranchées, avec la boue, la sueurs et le sang des ampoules éclatées, des griffures de ronces et les coups de baïonnettes de l'épine noire qui nous plante ses longues dagues qui infectent nos corps...c'est un combat qu'il est, je crois, préférable de ne pas gagner. Gagner ce combat signifierait la fin de la beauté sauvage, la fin de cette danse entre l'homme et la nature...
Des tranches de vie qui respirent la vie :)
Je tente un nouvel affichage d'un de mes textes primés mais je ne vais pas insister longtemps si certains continuent à dénigrer mes interventions... mais pour faire plaisir à ceux et celles qui apprécient, j'insiste un peu !
Comme on parlait de chèvre, j'ai écrit une histoire s'inspirant de « la chèvre de M Seguin » mais avec un taureau (à noter que si ce texte a été signé d'Alphonse Daudet, il a été écrit par son son prête-plume, Paul Arène, d'où le nom du vacher dans ma nouvelle).
Il y a quelques années plusieurs écrivains avaient décidé de constituer un recueil de nouvelles traitant la corrida de manière "réaliste" et qui aurait dû être distribué lors des corridas.,. Finalement ce fut abandonné par manque de textes, j'avais écrit le mien qui fut publié un peu plus tard lors du dernier concours Calipso.
Calipso était une association qui organisait en Isère des rencontres appelées "café littéraire, philosophique et sociologique" et notamment lors du concours annuel, les textes primés étaient lus et parfois joués par une troupe de théâtre. Et les lauréats étaient invités tous frais payés ! Je n'ai pu m'y rendre hélas ! Et Calipso a définitivement cessé ses activités.
Ce texte comme tous les autres est sous copyright.
La gloire de Rayo.
À l'aube, Pablo Arena entra dans le pré ; les bestiaux somnolaient encore. Tous sauf son taureau qui accourut triomphant :
-- Je suis sélectionné ! clama Rayo à son entraîneur.
Le vieil éleveur savait la raison de cet éveil matinal : la fierté juvénile. Autrefois, il avait déjà éprouvé un même sentiment de fatalité et d'impuissance face au destin glaçant.
-- C'est vrai ? répondit le vacher avec un sourire feint. Félicitations ! Le spectacle se déroulera demain ?
-- Oui. Tantôt, on viendra me chercher. Tu m'accompagneras ?
-- Bien sûr, Rayo.
Toujours, il avait escorté ses champions, avait vécu leur fin. Avec l'âge, il ne supportait plus la curée qui suivait le spectacle, s'éclipsait et laissait la foule acclamer le vainqueur. Il sortait de l'arène, ses larmes coulaient, chagrin incontrôlable noyant un pan de son existence. Il reconduisait la bétaillère vide à la ferme, déposait bien en vue sa lettre de démission adressée au patron et s'en allait à pied, ne se retournant pas sur son passé, ne saluant pas une ultime fois les bêtes dont il s'était occupé les mois précédents : il était dévasté, écoeuré par son espèce cruelle, et marchait le long des routes, sans but, la tête vide, jusqu'à n'en plus pouvoir. Après un court repos, il se remettait en chemin, s'arrêtait au premier village, prenait une chambre d'hôtel et, tout seul, diluait sa peine dans l'alcool.
Le temps efface nos douleurs et amnistie nos erreurs ; renaissait l'espoir d'un jour, une fois, sauver une âme, fût-elle animale. Sa réputation de découvreur de prodiges le précédant partout, il se résignait à accepter une même tâche.
-- Quel bonheur si tu assistes à mon sacre ! se réjouit Rayo.
-- Je t'ai élevé bébé, après la mort de ta mère ; je t'ai vu grandir et devenir le fier toro bravo que tu es maintenant et qui aurait avivé l'orgueil des parents que tu n'as pas connus.
-- Je ne te remercierai jamais assez.
-- Mais pas pour que tu te transformes en champion. Non. Que tu connaisses de nombreuses femelles, aies des enfants et sois heureux, un jour, de diriger le troupeau.
-- À l'avenir, oui ; d'abord être digne de mon père, je veux le venger !
-- Le torero qui l'a combattu n'a plus toréé.
Une corrida d'anthologie. Le taureau intraitable avait déstabilisé le matador. Celui-ci, un genou à terre, avait vu la bête revenir à la charge.,. sans ralentir, elle l'avait renversé de son mufle, avait cueilli entre ses cornes la muleta abandonnée au sol et s'était dirigée vers le toril. Blessée, elle aurait ensuite été achevée impitoyablement par le torero humilié, abattage à l'abri des regards et connu du seul milieu taurin et de quelques aficionados. Officiellement, cet animal qui avait épargné l'homme coulerait des jours heureux dans une pampa argentine.
-- Peu importe mon adversaire.
-- El Oso, il est redoutable !
Une vraie force de la nature : géant de deux mètres à la carrure et à la musculature impressionnantes. Une seconde raison avait justifié son surnom d'ours : il était tout de noir velu des yeux jusqu'au dos des mains.
-- Je gagnerai, contre lui ou un autre.
-- N'y va pas, insista le vacher. Tu te souviens de ce mur que tu n'avais pas voulu franchir à cause du dénivelé derrière l'obstacle ?
-- Oui, je risquais de me meurtrir.
-- On tente encore une fois ? Si tu te blesses, tu seras remplacé. Si tu réussis, on trouvera une nouvelle esquive qui justifiera ton renoncement.
-- Non, je suivrai mon destin et me battrai.,. au moins pour découvrir el paraiso.
-- Quoi donc ?
-- Derrière la muleta grise se cache l'entrée du paradis des taureaux. Des pâturages où l'herbe est éternellement verte, abondante, à l'odeur à nulle autre pareille, sans clôture, parcourus d'affriolantes génisses et aguichantes vachettes.
-- C'est une illusion, des hommes espèrent aussi un ailleurs après le trépas, aucun n'en est revenu.
-- Il suffit de croire pour le voir, les incrédules n'y accèdent pas. Ceux qui savent et perçoivent l'acier de l'épée, si.
-- L'épée, c'est l'estocade fatale !
À quoi bon ressasser en permanence les mêmes conseils ? Lui comme les autres toros bravos ne pouvaient sans doute pas comprendre que le tissu ou le métal n'agissent pas, qu'il faut un bras, une tête, un corps et que c'est ça qu'ils devaient cibler.,.
Oh ! Il l'avait entraîné. Il avait même réussi à le faire sauter aussi haut que n'importe quel équidé. Hélas, il touchait toujours la muleta ou l'épée, pas ce bras, ni l'épaule, pas plus que le cou.
-- Tu ne m'as jamais blessé, continua Rayo.
-- Moi non, El Oso n'hésitera pas, lui, il voudra te tuer.
-- Alors je viserai le bras.,. et le cou.
L'entraîneur savait que ça ne pourrait suffire, surtout contre un tel matador. Connu pour ses esquives exceptionnelles et son étude de l'adversaire, il s'était spécialisé dans l'avant-dernière passe. Si l'animal était encore fringant, il rusait, s'approchait d'une barrière. Lors de sa charge, le taureau, leurré par l'étoffe rouge, ne s'arrêtait pas et s'assommait à moitié contre le panneau de bois, parfois même chutait et se relevait chancelant ; l'estocade était bien facilitée. Le bruit était couvert par les vivats du public, et les cornes, limées le plus souvent, ne pénétraient pas le matériau.
Arena, ayant tiré un trait sur l'espoir d'en sauver un, avait au moins prévu une parade à la rouerie du torero, car il ne doutait pas que Rayo fût victime de cette fourberie. Depuis qu'il avait découvert petit à petit les ruses de plusieurs matadors pour affaiblir les bêtes, il ne supportait plus leur triomphe. Il analysait le déroulement de chaque corrida où l'un de ses taureaux avait péri et détectait souvent la tricherie humaine. El Oso paierait pour tous ces scélérats et pour la mort inéluctable de son Rayo qu'il chérissait et admirait tant.
* * *
L'éleveur accompagna son champion jusqu'à l'entrée de l'arène. Il s'attendait à une très forte résistance de l'animal et ne fut pas déçu. Lors des premiers assauts du taureau, plusieurs picadors furent désarçonnés sans que les chevaux n'en souffrent ; un péon fut encorné lors d'une charge et évacué sur une civière dans un état inquiétant. Rayo tenait bon ; les banderilles ne semblaient pas atténuer sa fougue malgré le flot de sang ruisselant sur la robe noire et le sable. À présent, il ne restait sur la piste que l'homme et la bête ; elle défiait son ennemi en frappant le sol de ses sabots, soulevant tout autour une poussière nauséabonde, effluve de la mort à venir. Les passes de muleta reprirent sans fatiguer plus le taureau. Certains regards d'El Oso, captés par le vacher, trahissaient son angoisse : lequel des deux était vraiment le tueur ? Arena put constater que son protégé, affaibli, était pourtant déterminé à continuer le duel, décidé à aller jusqu'au bout de son ambition, sans doute ivre du bruit incessant de la foule, des vivats et des « olé ! ». La fin approchait, le matador prépara sa pénultième passe et recula vers la barrière de sortie. Rayo chargea ; une fois franchi l'écran sournois, il heurta le bois avec une violence effroyable. Avant que l'écho du choc ne s'estompe, il se dégagea de la palissade disloquée et s'éloigna de son tourmenteur.
Celui-ci ne s'étonna pas que les cornes se fussent brisées en partie, amortissant le choc. Il ne remarqua pas le profil de celle de droite, car il ignorait que la bête pouvait être armée, préparée au combat par son entraîneur. Avant l'aurore, le vacher avait travaillé ces cornes à dessein : il les avait coupées au tiers, avait limé la fracture puis recollé le bout en fragilisant la pointe. Durant les semaines précédentes, il s'était exercé sur d'autres bovins pour que le bricolage restât indécelable à l'examen visuel.
Anticipant l'ultime charge, Pablo se leva et quitta l'amphithéâtre sans se hâter. En s'éloignant, il entendrait les hourrahs, la clameur qui suivrait et s'éteindrait dans un silence effaré, balayé par les rayons rougeoyants du soleil déclinant.
Le taureau s'élança puissamment comme s'il n'était pas déjà blessé. La muleta s'envola, il sauta. L'épée surgit et se planta en pleine chair animale tandis que la corne devenue couteau déchirait la gorge humaine. L'autre corne embrocha le bras. Rayo emporté par son élan parcourut une quinzaine de mètres en poussant le corps du matador, puis s'écroula, aveuglé d'une lumière blanche ensanglantée.
Dans la vague de sang,
il connut ses parents.
FIN
Texte douloureusement engagé, une belle façon de militer contre la torture. Fusse-t-elle traditionnelle, la torture n'est ni un sport, ni un art, qu'elle soit pratiquée sur des animaux ou des humains.
Bravos et remerciements pour les histoires de MÉMOIRE, TERRA INCOGNITA, et certaines analyses ! Dans le beau texte sur la corrida qui me désole par la mort du taureau et pour certains autres cas, forts rares parfois des matadors, je viens de trouver un ancien film. À voir en famille aussi ? Titre : LES CLAMEURS SE SONT TUES ! Synopsis : Léonardo, jeune fils d'un vaquero mexicain élève un jeune taureau baptise ''GITANO''. Mais, l'intendant lui prend le taureau pour le faire "combattre" aux arènes de Mexico. Le petit Léonardo ne voit alors qu'une solution pour sauver son ami, exposer son cas au Président de la République. Bon fin ou pas ?
Bonjour,
Il est cinq heure camarade la nuit est tombée sur Grenade.....(JEAN FERRAT- Federico Garcia Lorca)
Rien que le titre invite à l'écoute...il en est des titres, comme celui là, qui déjà raconte une histoire.
Là, par moment, j'ai reconnu ma grand mère, le regard si tendre, si attentive, si présente pour les autres. Comme les femmes de ta famille, elle ne s'épanchait jamais, et pourtant...
Toute cette humanité qu'elle a donné n'est pas tombée dans un puits sans fond, elle fait tâche d'huile et je la retrouve autour de moi, discrète et courageuse et surtout, surtout...le plus étonnant était sa capacité à 90 ans, à comprendre, à avoir de l'empathie pour des gamins (es) de 16 ans qui enchaînaient toutes les stupidités que l'on peut faire à cet âge, et bien plus encore. Elle ne les jugeait pas, jamais, elle était triste de se sentir impuissante à les aider. Je crois malgré tout que le regard qu'elle portait sur eux (elles), comme autant de graines bien plantées, les ont aidé à mieux grandir.
Ton texte est simple, émouvant, il m'a ramené vers de beaux souvenirs.
Une voix venue d'ailleurs me murmure ceci : Une noix, qu'il y a-t-il à l'intérieur d'une noix ? Qu'est-ce qu'on y voit ? En ce qui me concerne je vois dans cet article de la tragédie du quotidien (non, pas le Tournoi, l'autre), et cela me fait du bien d'avoir mal dans ce sujet qui porte une différence. Je rêve en visitant ce jardin vivant, animé par des hétéroclites. La bouffée d'oxygène qu'il me procure n'est gâchée que par le roundup ronron. Puissent les ronces en venir un jour à bout (bout d'chou, caillou, hibou, pou) et que les fruits de la sama : silex, solex, rollex, s'épanouissent. Cet article fait rêver, dans le bon sens du terme, fait réfléchir également si l'on en a la capacité. En gros, que du bonheur, de la vraie vie. Bravo et merci, une mémoire qu'on ne voudrait jamais perdre.
D'une histoire triste et réelle contée par Mémoire nous voici au poème en prose de Mezigues. J'adore ce mélange et vous remercie de faire appel ainsi à notre sensibilité
Bonsoir, puisque la Dolce nous fait pleurer, moi y compris, je modérerai son post, si vous le voulez bien (sans réponse préalable j'induis que vous l'acceptez) avec ces quelques lignes datant d'un exil d'après divorce :
Canal du Midi
Le long du Canal du Midi
Les platanes ont leur coupe d'automne
Et laissent passer la tramontane.
Ils se dressent en file monotone
Tandis que les canards ricanent.
L'Homme est debout, comme abruti
Il est dix-neuf heures à l'horloge de sa vie
Il a les poings serrés dans les poches
Le vent fait frissonner ses rides
Il se sent bien loin de ses mioches
Son esprit court des terres arides
L'avenir, avec le courant s'enfuit
Ailleurs elle pense souvent à lui
Elle ne pense plus à l'amour
Ailleurs il neige, un feu crépite
Elle ne compte même plus les jours
Elle considère sa faillite
Tout en elle a été détruit
Il est dix-neuf heures à l'horloge de sa vie
Elle est assoupie devant l'âtre
Un livre ouvert sur les genoux
Du cantou tombe un bout de plâtre
Elle a sur l'épaule un chat roux
Ses amis partent eux aussi
Au-dessus d'eux passent des caresses
Des attentions et des mots doux
La douceur et la complicité.
Ils ont le regard bien trop flou
Et les yeux trop souvent baissés
Pour apercevoir la tendresse
Par terre sous les flocons de neige
Un peu d'amour fondra aussi
Qu'ailleurs le capricieux vent du sud
Emportera avec lui
On a beau dire le temps est rude
Lorsque plus rien ne nous protège
Il est dix-neuf heures à l'horloge de leur vie
Ils n'ont pas bien aimé cette journée
Ils ne savent pas trop que faire de leur soir
Leurs esprits sont trop embrumés
Pour encore distinguer l'espoir
De passer une bonne nuit
Hum, je voulais vous laisser tranquilles, mais suite aux 893 MP que je viens de recevoir, dont trois de modérateurs, je vous présente, de A à Z l'inventeur du W :
Çà pourrait être l'histoire d'un anaconda
Ou celle d'un fringuant abbé
Qui distribuerait des fessées
A qui ne voudrait pas l'aider
A trouver des motifs oiseux
Pour cueillir ses coquins bénéfs
Ce serait l'aventure d'un geai
Qui parerait les coups de hache
D'un fermier du Royaume Uni
Ou d'un enfant qui s'assagit
Si sa mère se fait du tracas;
Il fait bien attention à elle,
Lui dit dix mille fois je t'aime,
Qu'il ne veut pas lui faire de peine,
Qu'il avalera son sirop
Ou un conte parlant d'une poupée
Amoureuse d'un soldat vaincu
Qui s'en va courir la Terre
Pour oublier sa tristesse
Ça se passerait un soir d'été
Quand la lumière devient ténue
Lorsqu'on a du mal à trouver
L'inventeur du W
Vous aurez naturellement reconnu le style d' X.Yz, qui autorise chacun(e) à le mettre en musique, lui donner de l'R. Il y a-t-il également des compositeurs-trices dans la salle ?
Bonjour ,
- J'ignore pourquoi mon 6ème sens m'a amené ici ?
- Etant sponsorisé par Pathé , Gaumont et Paramout , je suis obligé de diffuser des films ,pour tous les goûts , comiques , sentimentaux , de guerre , tristes etc etc..
- Actuellement , je diffuse " Intouchables " un film triste , qui prend une tournure de gaîté malgré tout..
- je pense avoir compris le pourquoi de ma présence , c'est la Camargue !!!
- J' ai des merveilleux souvenirs de celle-ci et quand j'étais Ado , c'est là que j'ai monté ma première pouliche et c'était magique.
- Bonne continuation.